Récits de voyageurs : « Un pays de rêve, mais… »
Voyager est souvent synonyme de liberté, de découvertes et d’expériences inouïes. Cependant, parfois même le paysage le plus idyllique peut dissimuler des maux plus profonds qui prennent de court l’aventurier le plus aguerri. De nombreux globe-trotteurs ont connu l’étrange sensation de perte de repères, une fatigue extrême, voire un véritable burn-out du voyageur. À travers les témoignages poignants d’Ambroise et de Lucie, nous dévoilons la face cachée des voyages infinis.
Le syndrome du chien fou : quand la nouveauté étouffe
En 2017, Ambroise Debret, un créateur de contenus et formateur en ligne, a réalisé son rêve tant caressé de vivre une vie de voyages. Avec un billet d’avion simple en poche pour la Thaïlande, il pensait avoir trouvé l’échappatoire parfaite à la routine. Cependant, dès les premières semaines, il ressent une profonde incompréhension. Ce qu’il décrit aujourd’hui comme le « syndrome du chien fou » s’empare de lui. Ce tourbillon d’émotions et de nouveautés le plonge dans un état de confusion, épuisant sa capacité à tout assimiler. Malgré un mode de vie façonné sur la liberté, il lui manque un ancrage.
Quand la fatigue supprime l’émerveillement
Revenons à l’hiver 2022/2023. Ambroise, pris dans le rythme effréné de ses voyages et ses obligations professionnelles croissantes, se retrouve à nouveau en plein cœur d’un burn-out. « J’avais de plus en plus de mal à m’émerveiller », confie-t-il, retenant la difficulté de socialiser avec ceux qu’il rencontrait. Une lassitude s’installe, refrénant même son envie de planifier ses circuits futurs. Après une introspection marquante et un retour temporaire en France, il remet en question son style de vie et opte pour une installation plus stable en Thaïlande.
Les conséquences d’une vie volage : l’absence de stabilité
Pour Lucie Aidart, autrice et praticienne chamanique, le constat est tout aussi brutal. Après quatre années de voyages et une consécration numérique grâce à son blog « Voyages et vagabondages », elle ressent intensément le désancrage. Au détour d’un séjour au Japon, elle s’effondre. Les changements de domicile fréquents et l’absence de stabilité deviennent béants. La vie nomade lui retire finalement toute orientation, affectant sa santé physique et mentale, et tuant progressivement le plaisir du voyage.
Rechercher un nouveau souffle
Afin de sortir de cette spirale descendante, Lucie expérimente différentes méthodes. Elle essaie de ralentir le rythme, rentre saluer ses proches, mais ces tentatives ne sont que des solutions temporaires. Plus les escapades s’enchaînent, moins elles donnent sens à son existence. Un phénomène combattu pendant trois ans, mais qui finit par la submerger. À la fin de son périple, dans la solitude des auberges, des larmes irrépressibles témoignent de la nécessité de réinvention et de retour à un équilibre plus authentique.
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